Historique de l'école Saint Joseph
Naissance en 1886
Une école de garçons dirigée par les Frères de la Doctrine Chrétienne.
Une école de filles tenue par les Sœurs de Sainte Famille d’Amiens.L’école de garçons est confiée à des maîtres laïcs en 1880, celle des filles en 1894.
le 12 août 1885 : 19,36 ares situés rue du Moulin Saint Jean
le 19 août 1886 : 23,55 ares attenants au précédent, plus un autre terrain touchant aux précédents d’un côté, à la rue du Silence de l’autre.
Conçue pour des garçons, les filles s'y installent...
Extrait
Une Ecole Libre de Filles
En 1881, il y avait à Berck-Ville deux écoles communales; l’école des garçons, tenue depuis 1875 par les Frères de la Doctrine Chrétienne, mais qui avait déjà été Laïcisée au mois d’octobre de l’année précédente, 1880; et l’école des filles dirigée par les sœurs de la Sainte-Famille d’Amiens.
Pourquoi les Frères furent-ils remplacés par des maitres laïques ? La raison qu’on donna c’est que les Frères changeaient trop souvent le directeur, C’était vrai. Mais était-ce la seule raison de la laïcisation de l'école ? Je ne réponds pas a cette question, ce serait superflu.
Quoi qu’il en soit, en 1880, les Supérieurs ayant manifesté l’intention de changer de nouveau le directeur, la Municipalité de Berck; fit savoir que si l’on prenait le directeur, on prendrait aussi les autres frères. Ainsi fut fait ; et l’école fut confiée à des maîtres laïques.
Le fait démontrait combien il serait facile, si on le voulait, de laisser aussi pour une raison ou pour une autre, l’école des filles. Aussi, partisan de l’école Chrétienne par devoir, par conviction et par la mission que Monseigneur l’Evêque m'avais confiée, je résolus de prendre mes dispositions pour pouvoir agir, si les circonstances m'y forçaient.
A cet effet, j'achetai : 1° le 12 Août 1885, dix-neuf ares trente six centiares de terrain en prairie, situé rue du Moulin-Saint-Jean; 2° le 19 Août 1886, vingt trois ares cinquante cinq centiares de terrain en prairie, touchant au précédent et à la rue du Moulin-Saint-Jean; 3° Un autre terrain, propriété des enfants Pilain, touchant les précédents d’un côté, et, de l’autre, la rue du Silence.
Cette triple acquisition, faite à mes frais, mettait à ma disposition un beau et vaste terrain, très bien situe pour 1y construire au besoin des écoles libres.
Ce besoin ne tarda pas à se faire sentir pour une école de garçons.
C'est pourquoi, en 1886, sur la partie du terrain qui longe la rue du Silence, j’ai fait construire, à mes frais encore, une belle et vaste école avec étage, maison d‘habitation pour les maitres, 3 classes au rez-de-chaussée et une quatrième à l’étage. Il y avait aussi une vaste cour de recréation.
Pendant que la construction s’élevait, je fis des démarches actives pour obtenir, au moment voulu, des maîtres congréganistes. Après m’être adressé à toutes les Congrégations d’hommes voués a l’enseignement, j’ai dû constater que tous ces efforts étaient restés sans résultat. D’autre part, j’estimais qu’il me serait trop dispendieux de confier à des maîtres laïques chrétiens le fonctionnement de la future école.
Ce résultat négatif de mes démarches fut peut-être providentiel. Certes je voulais une école chrétienne pour les garçons, mais je la voulais avant tout pour les filles.
Or, au moment où j’étais assez perplexe a ce sujet : Que feriez-vous, me dit quelqu'un, si l’Administration académique répondait, comme elle a l’intention de le faire, parait-il, à l’ouverture de votre école congréganiste de garçons, par la laïcisation de l’école congréganiste des filles, et cela en mettant simplement à la retraite d’office, en raison de son grand âge, la Vénérable sœur directrice de cette école.
L’administration académique a-t-elle eu cette intention ? Je n’en sais rien. Je n’ai de cela aucune preuve.
Quoi qu’il en soit, la question m’avait frappé et d’autant plus vivement qu’il était bien à prévoir que c’est ainsi qu’on procéderait pour laïciser l’école des filles dans un avenir plus on moins prochain. Et, de fait, six ans après, en 1894, la Laïcisation s’est opérée exactement de cette façon.
Donc, me suis-je dit, il faut avant tout que j’assure l’existence d’une école chrétienne de filles.
Après mûres réflexions, je pris ma résolution et je commençai, sans tarder, des démarches en vue de l’ouverture d’une nouvelle école de filles dans l’établissement scolaire que je venais de construire.
D’ailleurs à cette date, une seconde école de filles était nécessaire a Berck, parce que les bâtiments de l’école communale étaient évidemment trop petits, que l’hygiène y laissait à désirer, que les classes y regorgeaient d’enfants, que si l’on ouvrait une autre école de filles, celles qui resteraient à l’école communale auraient plus d’air et plus d’espace et que celles qui iraient à la nouvelle école y trouveraient une situation parfaite aux points de vue de l’hygiène, de l’espace et du confortable.
Mes démarches furent couronnées de succès, grâce à une haute bienveillance, qu’il ne m’est pas permis de désigner autrement, et l’école libre fut ouverte au commencement d’octobre 1888, sous la direction des Sœurs de la Sainte Famille.
C’est pourquoi lorsque, en juin 1894, l’école communale fut laïcisée les élèves qui le voulurent n’eurent qu’à passer, du jour au lendemain, dans l’école libre qui fonctionnait.
Elle fonctionne depuis 38 ans ; elle a rendu d’immenses services et n’a connu aucun insuccès.
Abbé P Coppin - Notes Historiques sur la Paroisse de Berck-sur-mer de 1881 à 1911
Imprimerie Fontaine-Dupont Montreuil-sur-mer - 1927